Monday, August 24, 2009

Dadis candidat en 2010 ?

Même si officiellement, le Chef de l'Etat n'a encore rien annoncé, mais le plus sûr pour toute la Guinée, c'est de compter la Candidature du Capitaine parmi les autres à la présidentielle de janvier 2010. Il ya des signes qui ne trompent pas: le monopole de la seule chaine de télévision publique, les dons qui se chiffrent à plusieurs milliards GNF pour un Chef d'Etat de la transition, les menaces contre certains leaders de l'Opposition ( de les rayer de la liste des candidats ).


Si le Président du CNDD a toujours clamé qu'il conduira le pays aux élections en 2009, il fut le plus heureux d'entendre la Commission ad hoc lui proposer d'occuper les rênes du pouvoir jusqu'en janvier 2010 et organiser le 1er tour du scrutin présidentiel. Mais soyons réalistes: tout le monde savait qu'il n'yaurait pas d'élections en 2009.
Cependant, janvier 2010, ça, c'est réaliste, et ne fait de mal à personne, car après tout, le Capitaine ne dispose que d'un mois de sursis ( de décembre 2009 à janvier 2010 ).

Si le Président du CNDD a toujours clamé qu'il ne sera pas candidat, et qu'aucun membre de son gouvernement ne sera candidat, il semble qu'il est entrain de faire volte-face, actuellement. Mais ce revers de la médaille ne devrait étonner que les idiots. Le Pouvoir est tentant. ceux qui disent " je viens balayer la maison, la rendre propre et m'en aller" parlent en parfaite ignorance des prérogatives du Pouvoir. Ils n'ont qu'à interroger feu Robert Guéi en Côte d'Ivoire !

Le Pouvoir est tentant. Le Président Dadis semble dire: "j'y suis, j'y reste".

Et s'il se présente, "même la Cour Pénale Internatonale et la Communauté Internationale ne pourront rien contre lui".
Et de mettre en garde les leaders par qui naitront des troubles: "je vais les rayer de la liste des candidats".

Ces jours-ci, tout Conakry est tambour battant. Les femmes et des milliers de jeunes manipulés battent campagne pour le Capitaine Dadis. Ils l'ont déjà fait leur candidat, avant que ce dernier dise "oui". Mais on sait tous qu'il finira par dire: "Bon, écoutez, je ne veux pas vous humilier. Moi je ne voulais pas me présenter, mais comme vous insistez, j'accepte, mais à une condition: que ce soit pour un seul mandat". Et viendront les autres mandats. La suite, au prochain numéro.

Le Pouvoir est tentant !

Zegbela Togba Pivi, pour aminata.com

« Si Dadis rend le pouvoir, il serait le premier héros guinéen, mais s'il se présente aux élections il sortirait par la petite porte », déclarait Abe

Monsieur Ibrahima Abe Sylla, le président du parti Nouvelle Génération pour la République en abrégé NGR a présenté son programme politique à la communauté guinéenne de Bruxelles. La rencontre qui a eu lieu au 135, Rue du Midi à L'Hôtel Bedford a commencé aux environs de 14.30 minutes. Le correspondant de votre quotidien revient sur les moments forts de cette rencontre.

Tout d'abord, c'est David Camara représentant de NGR Belgique qui a pris la parole pour souhaiter la bienvenue au président du parti et ensuite présenter l'homme à l'assistance.

Rappelons tout d’abord que Monsieur Ibrahima Abe Sylla n'était pas très connu des guinéens jusqu'au moment de la création de son parti. Mr Abe Sylla est un ingénieur en électricité et a vécu successivement en Côte d'Ivoire et aux États-Unis où il dirige une entreprise de droit américain AIS ENGEERING dont il est le PDG.

Prenant la parole, le président de NGR va tout d'abord remercier l'assistance d'être venu l'écouter et ensuite il précisera les raisons de sa présence à Bruxelles : présenter le projet politique de NGR et mettre en place un bureau de la section NGR-Bruxelles.

Mr Sylla, dans sa plaidoirie va parler premièrement de « socle de bonne gouvernance », que NGR résume comme suit :

- la justice, donc l'impunité zéro pour tout le monde,
- la sécurité, à 80 pour cent, ce sont les militaires et les paramilitaires qui menacent la sécurité des guinéens,
- la bonne gouvernance, il faut résoudre les problèmes économiques car si les guinéens sont corruptibles c'est parce qu'ils sont mal payés aussi.

Dans son exposé, il dira que les objectifs de NGR pour la Guinée sont :
- Éducation nationale et professionnelle gratuites pour tous,
- Un système de Santé accessible à tout le monde, car tous les guinéens meurent aujourd'hui dans les hôpitaux à l'étranger,
- Reconstruire la cité et assurer la sécurité sociale,
- Développer les infrastructures, le transport et la communication,
- Développer les télécommunications.

Par la suite, il dira que les quatre roues motrices de NGR sont :

- L'énergie qui est la base de développement de tout pays ;

- Les mines, car la Guinée est potentiellement très riche ;

- L'agriculture, NGR s'est fixé comme objectif l'autosuffisance alimentaire ;

- Le tourisme, qui est un secteur mal en point mais qui pourrait rapporter gros à la Guinée.

Contrairement aux autres leaders politiques qui ont déjà fait leur tour à Bruxelles avec des discours très théoriques, Mr Ibrahima Abe Sylla a utilisé des présentations « Powerpoint » et des feuilles de calcul Excel pour soutenir son discours et son projet de société. Il a présenté tous les secteurs avec des chiffres actuels et a proposé des solutions de sortie de crise avec des budgets et des retombées économiques à l'appui. Un véritable boulot de technicien. On pourrait facilement imputer ce comportement pragmatique à son long séjour aux USA, champion du monde du capitalisme et du pragmatisme. Pas de théorie que du concret, noir sur blanc.

Il a par ailleurs dit en substance qu’ « en Guinée, tous les départements travaillent avec des budgets fantaisistes, ce qui explique les problèmes récurrents au niveau de tous nos ministères. »

Concernant les élections Guinée, répondant à une question, il a précisé : « si Dadis rend le pouvoir, il sera le premier héros de la Guinée, mais s'il se porte candidat pour être président, il sortira par la petite porte. »

Et d'ajouter : « Je déconseille Dadis de se présenter, mais s'il le fait, je ne vais pas siéger à l'assemblée nationale parce que je ne vais pas travailler avec lui. Un militaire doit connaître ce qu'il doit faire et un médecin sait également ce qu'il doit faire. Tout de même, j'apprécie sa lutte contre les narcotrafiquants par exemple »

La rencontre s'est terminée sur une série de questions clôturée par une bénédiction prononcée par un imam guinéen présent à la rencontre.

Un compte rendu de Thierno Bassamba Diallo, correspondant de Guinéenews©, à Bruxelles Belgique

Lettre ouvert a Moussa Dadis Camara President du CNDD

© Monsieur le Président du Conseil National de la Démocratie et pour le Développement – CNDD, c’est avec une immense joie que je viens par la présente, porter à votre connaissance mon soutien indéfectible aux déclarations que vous aviez formulées lors de votre prise de pouvoir le 23 décembre 2008. Dans la logique de ces déclarations qui faisaient office de discours programme de la transition, vous pouvez d’ores et déjà m’enregistrer parmi vos indéfectibles supporters.

Monsieur le Président, toutefois, lorsqu’on soutient un individu, fut-il le Premier Magistrat de la Guinée, l’honnêteté intellectuelle voudrait que, lorsqu’il commence à se départir de ses objectifs initiaux qu’il s’est fixés, de le ramener à la raison.

Monsieur le Président du Conseil National de la Démocratie et pour le Développement – CNDD, vous ne lisez certainement pas les informations diffusées sur la toile. Je suis persuadé que votre alter égo, le Général Sékouba Konaté qui est friand d’Internet, vous fera écho, j’en suis convaincu de cette fraternelle lettre ouverte qui vous est adressée. Certains de vos porte-manteaux pourront vous le lire aussi.

Monsieur le Président du Conseil National de la Démocratie et pour le Développement – CNDD, depuis 8 mois, vous dirigez la Guinée et vous avez entre vos mains, les destinées du pays. A moins de vouloir rester dans le sable mouvant de l’histoire africaine, M. Président, vous êtes sur une mauvaise pente. J’ai le droit, à l’instar de nombreux concitoyens sans voix, de tirer la sonnette d’alarme sur certaines errances par inadvertance que vous commettez sans certainement le savoir.

Monsieur le Président, votre arrivée au pouvoir avait suscité plein d’espoirs d’un retour à la normale, après que la Guinée ait végété plusieurs décennies durant, sans avoir une ligne de conduite exemplaire. De maigres espoirs s’efforcent de se maintenir dans le cœur de millions de Guinéens qui croient encore en vous pour l’organisation des élections libres, crédibles, transparentes avec la participation de tous les acteurs, je dis bien de tous les acteurs politiques, sans exclusion de qui que ce soit, en cette fin d’année 2009. Peine perdue ! La commission ad hoc s’est chargée du report des élections pour 2010. Devant cette nouvelle donne, M. le Président vous languissez.

Il arrive dès fois, Président Dadis qu’on ne retienne aucun mérite à ceux qui ont voulu s’éterniser au pouvoir. J’ose croire que vous n’êtes pas de ceux-là. C’est bien fou ce que le pouvoir peut nous amener à faire, même chez l’homme le plus humble qui se dit non assoiffé de pouvoir ! C’est dans ce sens que je vous exhorte M. le Président, à lutter contre les forces du mal qui gravitent autour de vous. Ceux-là qui, hier entouraient le Général Lansana Conté et trompaient le peuple dans la pénombre. Ce sont ceux qui vous amènent à prendre des positions impopulaires. Ils vous diront, ces charlatans, ces « diseurs de bonnes vérités » qui se font passer pour des conseillers occultes, que je suis, comme nombreux Guinéens de l’extérieur, qui portent des lunettes occidentales, assis sur les balcons à donner des leçons de moral. Loin de là Monsieur le Président ! Je ne peux pas imaginer que les huit (8) derniers mois ont pu emmener un jeune soldat, ‘’espoir’’ de tout un peuple, à devenir celui qui va les conduire à l’égarement dans un désert de désespoirs et du chaos.

Monsieur le Président, je me méfie très souvent des souvenirs politiques, je vois mon pays s’émietter. Je vois des dadais aux jambes d’asperge, aux têtes navettes portant des culottes courtes et blouses kaki d’écoliers gravir autour de vous. Une kyrielle d’erreurs politiques sont déjà à votre actif. Vous n’y prêtez certainement pas attention et vos conseillers en marbre en ont d’autres à vous magnifier dans les oreilles. Deux décennies durant votre prédécesseur a été ainsi trompé. Les mêmes arbres produisent toujours les mêmes fruits. Surtout lorsque que le terrain sur lequel on défriche est déjà aride et qu’on s’obstine à vouloir semer là-dessus. Je vous accorde pourtant le bénéfice du doute.

Mais, M. Dadis, sachez que le mot « démission » ne fait pas partie du vocabulaire des cadres guinéens. Dans l’abîme, ils vous conduiront. A y penser d’ailleurs, une légère excitation monte en moi. Dans le discours programme du 23 décembre 2008 portant sur la transition, vous vous êtes engagé à bannir l’exclusion, le régionalisme, l’ethnocentrisme, ainsi que d’autres maux pervers qui gangrènent la société guinéenne. Certaines de vos actions entreprises sont forts louables, je vous félicite et vous encourage à persévérer dans la moralisation des dépenses publiques.
Mais, la nomination des membres du gouvernement et des hauts fonctionnaires n’est pas exempte de tout reproche. Dans un pays fortement sensible à l’exclusion régionale, le dosage ethnique et régional est loin d’avoir été respecté dans les différentes nominations. Kabinet Komara en porte une grande responsabilité puisque, pour avoir été fonctionnaire en Guinée, il sait que l’équilibre régional dans les nominations fut l’un des points forts de la politique de Lansana Conté. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui dans les nominations fantaisistes qui pullulent dans la cité.

Monsieur le Président, vos collaborateurs immédiats ne vous le diront pas, heureusement je ne suis pas de ceux-là. Vous devez dans le futur tenir compte de cet équilibrisme régional qui vous est si cher et qui fait cruellement défaut dans vos nominations depuis dix mois. Il n’y a aucun citoyen, aucune ethnie, aucune région supérieure à l’autre, vous en avez fait une marque de fabrique, il serait mieux d’en tenir compte pour ne pas vous dédire. Monsieur le Président, vous avez voulu faire table rase du passé mais, il vous rattrape. De plus en plus d’individus vils reviennent aux affaires. Du contéisme, ils sont passés au dadisme sans vergogne.

Sur le plan économique, Monsieur le Président, des sommes colossales sont sorties des caisses de l’Etat sans qu’on ne sache leurs véritables destinations. Plus de vingt millions de dollars pour la réfection des casernes, un acte concret et visible sur le terrain par les chantiers en construction. Mais, que sont devenus les trente millions de dollars devant servir à habiller les militaires ? Et dire qu’un hélicoptère présidentiel qui ne sert vraisemblablement à rien, acheté à 12 millions d’euros, on se croirait dans une monarchie du Golf. Ces dépenses étaient loin des priorités des populations guinéennes. Monsieur le Président, aujourd’hui, ces sociétés écrans à qui des millions de dollars ont été donnés n’ont toujours pas livré les tenues militaires. Une attitude dilapidatrice des fonds publics héritée de l’ancien régime mais, avec un brin d’amateurisme.

Monsieur le Président Moussa Dadis, souvenez-vous, en 2008, dès vos premières décisions, le charme avait opéré. Aujourd’hui c’est un charme alangui, convenu, confit. Aujourd’hui, pas une phrase qui swingue, pas une image qui s’imprime. Et vous conviendrez avec moi, pour tout le respect que je vous dois, de faire des remarques sur certains de vos collaborateurs immédiats flanqués au sein du CNDD. Certains d’entre eux, évidemment que je parle de ceux du CNDD, sont animés de sentiments minuscules dont la pudeur se confond avec le néant dont la correction de la langue flirte avec le traité de grammaire et tiennent des langages tenus par un instituteur des temps colons. J’ai l’impression, à les entendre, d’avaler un nuage de craie. Ce sont eux qui veulent vous conduire à vous dédire, à renier vos engagements de soldat digne. Un soldat sans failles jusqu’au 23 décembre 2008. Moi je crois en vous, en ce grand soldat aimé de ses pairs, porté à la tête d’une junte et qui n’a jamais failli devant ses engagements librement pris et qui résiste contre vents et marées aux tentations sataniques du pouvoir. Même en diagonale, la lecture de leurs déclarations est pénible. Dans les déclarations en faveur des populations guinéennes, il y a une absence remarquable d’humour, un défaut d’ambigüité, un bannissement résolu de toute fantaisie.

Monsieur le Premier magistrat du pays, il est encore temps pour changer de tactiques et de méthodes de gestion des hommes et de la chose publique. Le premier grand chantier que vous devez mettre sur pied est la refondation des forces Armées guinéennes et le casernement des militaires. Cette armée guinéenne, puisqu’il s’agit d’elle, est la source d’instabilité politique et sociale dans le pays. Son rayonnement intellectuel, son ouverture d’esprit et son vivre ensemble dans l’acceptation des différences, est le socle d’une paix sociale durable en Guinée. C’est une tache ardue mais avec une dose de volonté politique, c’est possible d’y arriver.

Organisez des élections crédibles et transparentes, une nouvelle fois, je le répète sans votre participation. Pas parce que vous êtes incapable d’assumer les charges de la fonction mais parce que le militaire est un honnête homme qui ne se renie pas à tout bout de champs comme certains vulgaires et vauriens de politiciens qui promettent et qui ne tiennent pas promesses. A moins que vous ne tronquiez le treillis contre le costume-cravate.

On irait en ce moment plus vite en besogne. Mais, en acceptant d’être l’arbitre des élections, on verra le bout du tunnel, rien ne sera plus comme avant, on pourrait prendre conseils au près de notre ancien chef d’Etat. Vous resterez à jamais gravé dans les mémoires et vous serez accueilli dans le gotha très fermé de ces nobles hommes d’Etat qui ont su viser les intérêts supérieurs de leur peuple et se sont départis des plans machiavéliques mis en place par les collaborateurs indécents. M. Dadis, c’est notre dernière chance de revenir dans le concert des nations en voie de développement.

Monsieur le Président, auriez-vous, pour démentir les plus sceptiques, l’audace et le sens de l’intérêt général nécessaires pour réussir un tel sursaut ? J’ose le croire parce qu’en définitive tout dépend de vous et de vous seul, vous l’avez dit et redit. Sachez une chose M. Dadis Camara, si vous revenez sur vos propos, la Guinée prolongera le bail des eus et mœurs des deux précédentes républiques dont vous êtes l’un des véritables pourfendeurs. Déjà, les prémisses sont visibles : dans le rétroviseur, la politique d’esbroufe et d’injustice ici et là dans la cité. Les militaires qui font ce qu’ils veulent en toute impunité.

Monsieur le Président du CNDD, chaque jour qui passe est porteur de mauvais coups destinés à saper les pauvres droits et libertés acquis sous la deuxième République. Jusqu’à ce symbolique repos du week-end auquel les guinéens avaient droit. Aujourd’hui, personne, nulle part sur le territoire, ne peut se sentir en sécurité. Même les « serfs » ne se sentent plus assurés de rien, ne puisse organiser une vie familiale, nulle rencontre amicale, un beau remake des années Lansana Conté : cacophonie dans les nominations, autorités religieuses meilleures que les enseignants, seigneurs exonérés d’impôts, financiers et malfrats aux postes clés.
On a l’impression de revivre le régime du président Lansana Conté dans ses derniers jours avant son effondrement. Toutes les prémisses sont là pour déclarer le régime du CNDD conforme à celui du Général Conté dans son extrême-onction.

Rien n’est encore perdu. Monsieur le Président je vous conjure de profiter de cette apparente accalmie qui prévaut pour apaiser les esprits et faire sur vous, un indispensable travail du self contrôle dans les moments de grandes décisions.

Monsieur le Président, Moussa Dadis Camara, le fauteuil présidentiel n’est pas un banc où on peut s’assoir à plusieurs. Vous êtes le seul véritable maître à bord du navire « Guinée », les autres exécutent. Pas de numéro2 ou de numéro3, que sais-je encore ? Vous seul méritez allégeance. Résistez bon sang, contre toutes ces impertinences. Soldat, vous avez juré fidélité au drapeau national et au peuple de Guinée, pas à un clan, pas à un groupuscule d’individus assoiffés de pouvoir.

Ces marchands d’illusions possèdent des sites Internet, des ‘’reines’’ qui font et défont les réputations, celles-là mêmes qui ont pris les jambes au cou avec le sou du contribuable. Voilà qui nous démange de couper certaines têtes. Excusez-moi M. le Président, je m’emporte là. On me dit du calme, du calme, ça ira, ça ira. Il faut bien que quelqu’un, apparemment, vous le dit, parce que vos conseillers en bois, ne servent pas à grand-chose. Je vais même crier très fort parce je fus de ceux-là, dès le départ qui ont cru en la justesse de vos déclarations. J’ai applaudi votre avènement même si je ne suis pas friand des militaires. J’ai passé des heures derrière mon ordinateur portable à épier tous vos discours et déclarations. Je refuse de croire M. Dadis que mes rêves puissent prendre fin par la faute de certaines personnes malintentionnées animées d’une mauvaise foi soviétique.

J’entends des voix qui s’élèvent du salon à la lecture de cette lettre ; vos porte-flingues ont déjà envie d’en découdre. Chut ! Il ne faut pas troubler les esprits en plus, elle est seulement adressée au Président de la junte.

Le temps du désamour s’est amorcé au sein de l’opinion nationale. Le désenchantement frappe à la porte. Ceux-là qui vous avaient béatifié se détournent de vos envies encore inavouées. Dites aux affidés de ne pas se braquer contre les journalistes. Ceux-là qui nous traitent de scribouillards exilés, diapos sans le sou. Ils vous diront : « des baratins tout ça. La rengaine des aigris. Experts politiques incompétents… »

Monsieur le Président, je suis arrivé au terme de ma lettre. Je vais vous faire revivre STENDHAL qui disait : « le roman est un miroir que l’on promène le long du chemin… » Si la littérature est le reflet de notre époque, si l’Armée guinéenne est à l’image de la société, certains reflets de la société laissent songeurs. Pour illustrer cette maxime de STENDHAL, Monsieur le Président Dadis, malgré votre emploi du temps chargé, je vous invite à voir le film poignant « joueuse » de Caroline Battoro, inspiré du roman de Bertina Heinrichs ou Sandrine Bonnaire (NDLR : actrice Française) incarne Hélène, une femme de chambre soudain propulsée championne d’échecs. L’époque est la réversibilité des statuts. Les patrons se comportent comme des voyous, les Présidents adoptent des codes de parvenus, les stars jouent aux gens ordinaires. En toute logique, les domestiques ont accès à la noblesse : elles deviennent des artistes, des encyclopédies, des reines du savoir. En filigrane se dessine la nostalgie d’une aristocratie ouvrière, l’impérissable mythe de l’univers des médiocres.

Qui aurait cru Monsieur le Président que cette utopie révolutionnaire du 20è siècle reviendrait sur un plan politique en 2009 ? Rien de surprenant : Elle s’articule autour d’une vision parfaitement chrétienne , de renversement radical : les derniers seront les premiers. Les plus pessimistes déclarent que les seigneurs à la gâchette n’ont plus rien à offrir qu’un savoir sclérosé bâti à la seule fin de perpétuer leurs privilèges de classe sociale.

Monsieur le Président, si, au-delà de ces différents maximes, vous décidez néanmoins de faire acte de candidature aux élections présidentielles de janvier 2010, faites-le maintenant pour passer à autre chose. Vous avez parfaitement le droit de citoyen Guinéen. Sachez toutefois que vous ne serez plus militaire mais, ancien Capitane de l’Armée nationale.

N’oubliez surtout pas en définitive que du fond de la misère guinéenne, surgira du jamais vu, la culture sans cesse grandissante de rouspéteur éternel face à aux dirigeants.

Monsieur le président, je vous remercie par avance du temps prit pour me lire, tout en espérant que mes conseils vous seront utiles et vous amèneront à prendre la décision que vous trouvez juste – celle que vous estimez être la meilleure. C’est votre droit le plus absolu avant tout. Quelque soit cette décision, nous prions que Dieu sauve la Guinée et les Guinéennes.

Veuillez recevoir Monsieur Moussa Dadis Camara,
Président du Conseil National de la Démocratie et pour le Développement – CNDD ; Chef de l’Etat ; Président de la République ; Commandant en Chef des forces Armées, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Lettre ouverte adressée par Abdoulaye Youlaké Camara au capitaine Moussa Dadis Camara, chef du bureau de Guinéenews© à Paris, Téléphone : 00 33 6 50 72 28 54

Le Forum des Forces Vives de Guinée (FFVG)

- Rappelant les engagements du président du Conseil National pour le Développement et la Démocratie (CNDD) dans sa déclaration de prise de pouvoir suivant lesquels ni lui ni aucun autre membre du CNDD et du gouvernement et ne seront candidat aux prochaines élections nationales, engagement sur la base desquels les Forces Vives avaient apporté leur soutien pour une gestion consensuelle et apaisée de la transition ;

- Ayant suivi avec une attention soutenue la conférence de presse du Président du CNDD du 19 Août 2009 ;

- Exprimant sa vive préoccupation face à la polarisation de toutes les activités du CNDD et du gouvernement sur la candidature du Capitaine Moussa Dadis Camara ;

- Déplorant la monopolisation des médias d'Etat et l'usage abusif des fonds publics à des fins de manipulations et de propagande en vue de promouvoir et soutenir la candidature du Capitaine Moussa Dadis Camara ;

- Déplorant le contenu du communiqué du gouvernement en date du 22 Août 2009 évoquant le droit de tous les membres du CNDD et du gouvernement à se présenter aux prochaines consultations électorales ;

- Considérant que la candidature des membres du CNDD et de son président, ainsi que celle des membres du gouvernement compromettrait la transparence, la crédibilité et l'équité des élections ;

- Considérant la modification unilatérale de l'effectif du CNT préalablement négocié et accepté par les Forces Vives et le CNDD ;

- Dénonçant la manipulation tentée par le Capitaine Moussa Dadis Camara sur la non prise en compte de la commission nationale d'enquête dans le chronogramme proposé par les Forces Vives et accepté par le CNDD ;

Le Forum des Forces Vives de Guinée

S'oppose fermement à toute candidature des membres du CNDD et de son président ainsi que celle des membres du gouvernement à la prochaine élection présidentielle ;

Rejette catégoriquement l'ordonnance portant création du CNT dans sa composition actuelle ;

Exige la réactivation immédiate de la commission nationale d'enquête sur les tueries de juin 2006 et de janvier – février 2007 ;

Dénonce avec vigueur la militarisation à outrance de l'appareil de l'Etat et la persistance inacceptable d'un climat d'insécurité généralisée ;

Réaffirme que seuls le retour à un ordre constitutionnel et le respect des libertés fondamentales permettront l'instauration d'un Etat de droit seul gage du maintien de la paix et de la promotion d'un développement durable du pays ;

Appelle à la mobilisation générale de tout le peuple de Guinée pour s'opposer énergiquement à toute vélléité de confiscation du pouvoir par le CNDD et son président.

Conakry le 23 août 2009

Le Forum des Forces Vives de Guinée

Sunday, August 23, 2009

Resultats du Baccalaureat Session 2009

Les résultats du baccalauréat unique, session 2009, ont été publiés hier samedi sur toute l'étendue du territoire national avec des résultats en dessous des attentes, a constaté Guinéenews.

Sur 106.000 candidats, il y a eu 22.577 admis, soit un taux de réussite de 31 pour cent contrairement à l'année dernière où il y avait eu 21.717 admis, soit un taux de réussite de 33 pour cent.

A noter que sur les 106.000 candidats, les centres d'examen n'avaient enregistré que seulement 73.816 candidats.

Interrogés ce matin par Guinéenews dans certains établissements de Conakry, des candidats ne cachent pas leur état d'ame.

" Je m'attendais à mon admission, parce que je sais que j'avais bien passé le bac de cette année", s'exclame une jeune fille au lycée Kipé.

"Dans notre salle d'examen, nous sommes cinq à être admis sur trente deux candidats. Les mots me manquent pour vous exprimer le dégré de ma joie" , explique un bachélier du lycée Sainte-Marie.

"Cela fait deux ans que j'échoue au bac. Mais, c'est vraiment fini, parce que l'année prochaine, j'irai dans une école professionnelle pour m'orienter dans une filière technique, car, je n'ai pas de chance au bac", se lamente un candidat libre, rencontré au lycée octobre de Kaloum.

Comme les années pécédentes, les candidats n'ont plus du mal à connaitre leurs résultats, car, il suffit d'utilier le service de la messagerie de certains opérateurs de téléphonie mobile de la place, pour être informé sur son résultat sur toute l'étendue du territoire national.

Programs and Events 2009




Youth Leaders with Adrienne Lever
Youth Leaders with Adrienne Lever

Youth Can Make a Difference says Young Activist

From July 20-24, Adrienne Lever, campaign field organizer and regional director of President Obama’s 2008 campaign, led a series of seminars with Guinean youth leaders, members of political parties and students to share experiences from the 2008 U.S. presidential campaign, highlighting the important role played by young people. Ms. Lever also provided techniques used in the 2008 campaign to encourage the active engagement of youth in the political process that could be utilized to mobilize Guinean youth.

Throughout the week, Ms. Lever stressed that the Obama campaign strategy was successful because it did not concentrate power in the hands of one individual, but rather empowered members of the campaign staff and volunteers to become leaders in promoting the candidate’s agenda. She noted that the Obama victory was brought about through the strength of the organization, one created by the people for the people.

Youth leaders at the seminars were excited to have the opportunity to share ideas and tactics with a peer from the Obama campaign. Participants were particularly inspired by the important role played by volunteers, who went door to door, made telephone calls and organized events to support Obama, not for money or free t-shirts, but rather because they believed in the ideas that he stood for and in the program he planned to implement if elected.

Audience members were impressed by the power of youth to make a difference in the 2008 election, thanks to strong grassroots organizing. This is an idea that is especially important in Guinea, where young people make up over half of the population. Over and over, youth activists in the audience called on their peers to work together to ensure that the youth voice is heard by Guinean political leaders.

Ms. Lever was impressed by the level of activism and commitment among Guinean youth and noted that, at this crucial point in Guinea’s history, Guinean youth have the opportunity to change Guinea’s future for the better, but it is up to the youth themselves to make their voices heard through engagement in the political process.

Transition : Guerre psychologique entre une junte ambitieuse et une "opposition" indécise


Source : L'observateur Guinéen : Dernière Mise à jour : 22/08/2009 (Auteur : A.CONDÉ)

Des querelles mesquines divisent les acteurs de la transition au sujet de la tenue des élections en Guinée. Forces Vives et Bloc Patriotique veulent aller aux urnes en rang dispersé. Mais ils se livrent d'abord une guerre de muscles épique sans précédent. En face, une jeune junte réticente qui ne semble rien entendre en 2009.

A l'étranger, les bailleurs de fonds qui promettent les carottes et le bâton observent. Dans cette guerre psychologique entre une opposition hésitante et une junte ambitieuse, l'on ignore qui l'emportera ?

Avez- vous lu la fable de Jean de La Fontaine , intitulée le voleur et l'âne ? Tenez ! On vous la paraphrase autrement ! Pour un scrutin de tous les dangers, deux forces se battaient. L'une voulait l'écourter coûte que coûte, l'autre voulait le prolonger vaille que vaille. Et tandis que se lève une troisième force, armées jusqu'aux dents, qui refuse de rendre le pouvoir pour le bonheur du « Mouvement Dadis doit Rester.»

C'est approximativement ce qui est en train de se tramer en Guinée, à l'horizon. A l'allure où vont les choses ces derniers temps, nombreux sont les observateurs avertis qui estiment, à tort ou à raison, que la leçon de morale qu'on pourrait tirer de la précédente fable risque d'être le verdict final de la transition en cours en Guinée.

C'est en tout cas l'avis de bon nombre de guinéens qui ne comprennent pas la guéguerre qui oppose les principales composantes de la société guinéenne. Quand l'on voit d'un coté, les forces vives de la nation, un beau terme mais creux, puisque les acteurs politiques au lieu d'innover sont muets comme des carpes sur les véritables problèmes, estiment certains.

En vérité, les acteurs politiques actuels, essentiellement composés de jamais- gagnants, d'inconsolables dignitaires du précédent régime, de leaders émergeants et d'intrépides aventuriers friands d'exploits, pour reprendre l'expression d'un confrère qui force le respect, sont indécis, hésitants, inoffensifs, complaisants et peu bavards. Dribblés à maintes reprises par l'ancien stratège Conté, ils veulent aller aux urnes coûte que coûte en fin 2009. Ont- ils compris à présent, comme le dit la chanson, que premier gaou n'est pas gaou, mais c'est le second qui l'est ?

Leur tort aujourd'hui est leur précipitation d'aller vite aux urnes, sans aucune préparation. Le chronogramme de transition 2009 étant pratiquement caduc, ils tombent dans leur propre piège. L'on se demande d'ailleurs entre ceux qui l'ont proposé et l'autre qui a validé, à qui la faute ?

En face de ce groupe, il y a malheureusement le Bloc des Forces Patriotiques qui souhaite aller aux urnes en fin 2010. Cela s'appelle nager en contre- courant, mais il faudra faire avec. Composé d'anciens et de nouveaux partis, ce bloc, en quête d'électorat, sait bien qu'en allant aux urnes en fin 2009, c'est signer son suicide politique. Mais son tort, c'est quand il cherche à se rapprocher de la junte. Là, il commet une erreur fatale. Croire fermement à une junte sans avoir aucune garantie en retour, mais c'est de l'inexpérience politique.

Que ce soit les uns ou les autres, la vérité est que nos leaders manquent de vision et de courage politique. Au lieu de s'entendre sur l'essentiel, chacun s'est mis à jeter les peaux de banane sous le pied de l'autre. La preuve, tel ne voulant pas la tête de son adversaire aux prochaines élections réclame les audits comme sentence. Ce dernier, à sont tour, exige la limitation d'âge des présidentiables comme punition. C'est l'arroseur arrosé. Tous oublient que c'est le peuple qui élit.

Le combat est si rude que d'aucuns préfèreraient des militaires aux commandes qu'un civil au pouvoir. Dans ce jeu où chaque acteur veut l'élimination de son prochain, mais où est le patriotisme ? Qu'on cesse de divertir les gens, la vérité est qu'ils ne sont pas prêts à aller aux urnes.

Comme ces deux forces ne s'entendent pas, la junte laisse entrevoir d'autres velléités, du jour au lendemain. Beaucoup d'indices montrent à suffisance qu'elle a des ambitions inavouées. L'on a l'impression que seul le président Dadis veut aller aux élections en 2009. Comme pour dire que ses amis du CNDD n'ont pas dit leur dernier mot.

L'on se demande comment une junte qui a ouvert des chantiers gigantesques sur tous les fronts acceptera- t- elle de se retirer au pouvoir : projet Eau et Electricité, audits des 24 ans du régime Conté, procès des présumés narcotrafiquants et prédateurs de l'économie, évacuation des déchets toxiques, restructuration de l'armée, tournée continentale. Comment partir sans avoir posé des actes ou même fini son balayage ?

Entre des militaires ambitieux et des civils hésitants, la guerre psychologique fera rage et sans pitié, à mesure que l'on s'approche des prochaines élections. Tout se jouera dans la tête. Mais ce qui inquiète, ce que les différents adversaires disposent d'armes inégales. Comme entre le pot de fer et le pot de terre.

Il y a des raisons de s'inquiéter quand le commandant Moussa Keita dit qu'il ne sert à rien d'organiser des élections le lundi pour s'attendre à coup d'Etat le mardi. Cela devrait donner à réfléchir aux civils. Quand un général, ministre de la sécurité, n'est pas épargné, un civil doit s'attendre au pire. En vérité, il sera lavé proprement, pour ne pas utiliser le terme balayer qui est très impuissant.

BAH Abdoulaye